mardi 11 août 2015

ROWAN COLEMAN - AVANT DE T'OUBLIER


L'histoire

Votre âge. Votre adresse. Le visage de votre amant. Jusqu’au nom de votre premier enfant. Que feriez-vous si tous ces souvenirs commençaient à s’effacer ? Voilà la question qu’on se pose en lisant ce roman inoubliable dont le sujet est justement « l’édifice immense du souvenir ». Notre mémoire représente en effet notre identité ; oublier revient donc à disparaître, mourir à soi-même et aux autres, les perdre lentement. C’est à cette lente déliquescence de toutes choses que Claire est confrontée.
Lorsqu’elle entame son journal, elle sait déjà que ce carnet, empli des souvenirs qu’elle tente de sauver du naufrage, constituera bientôt tout ce qui restera d’elle pour ses filles et son mari. Car Claire souffre d’une forme précoce de la maladie d’Alzheimer et doit faire face à une crise familiale majeure au moment même où tout lui échappe. Comment trouver les mots pour sa fille, renouer avec cet étranger qu’est devenu son mari et faire la paix avec son passé avant que vienne l’oubli ?

Mon avis

On est tous confronté (ou on le sera sûrement un jour... vu l'essor grandissant de cette foutue maladie) à la maladie d'Alzheimer, à l'effacement de la mémoire d'une personne et à son enfermement dans son propre esprit,  avec la perte de tous les liens tissés tout au long de sa vie.

Cette maladie, qui touche plus souvent des personnes âgées, va s'immiscer dans le corps de Claire, et c'est le sujet de ce roman bouleversant. Elle nous fait vivre son quotidien avec ses deux enfants, sa mère et son mari, Greg et on va suivre tout au long de ce livre, l'évolution de la famille et du rapport de Claire avec les autres et avec elle-même.

On ne reste pas insensible, la plume de Rowan Coleman est là pour nous le rappeler, à la déchéance de la vie de Claire, qui reste consciente de sa maladie, mais qui a de plus en plus de mal à y faire face : l'oubli de sa fille sur le chemin d'un magasin, la perte de ses repères géographiques, l'arrêt de son emploi en tant que professeur.

Beaucoup diront de ce livre que c'est un livre pleins de bons sentiments, oui sûrement, mais ce n'est pas que ça... C'est une leçon de vie, c'est une vision sur cette maladie qui empoisonne la personne qui en souffre, mais surtout la famille qui souhaite garder le lien possible le plus longtemps.

C'est un livre magnifique, touchant, rempli d'émotions ! La fin tellement touchante et poignante m'a fait rendre les armes et j'ai tout lâcher, peut-être car j'ai des personnes de mon entourage qui ont eu cette maladie d'Alzheimer mais ça m'a vraiment fait un bien fou !

Un extrait

"Je m’étais approchée d’Esther pour lui faire un câlin quand c’est arrivé. Soudain, il n’y avait plus qu’un mur d’épais brouillard gris entre son nom et moi. Non, non, ce n’était même pas un mur : c’était un vide.
Un espace vidé de son contenu, des tas d’informations oblitérées. J’ai paniqué, car plus j’essayais de réfléchir, plus le brouillard s’épaississait. Il ne s’agissait plus d’une réunion de travail que j’avais ratée, ni de la femme de mon club de lecture chez qui je suis allée trois fois maximum et que je dois parfois éviter au supermarché parce que j’ai oublié son nom. Ce n’était plus : « Quelqu’un de la télé qui jouait dans ce truc, là… » Non, là, c’était ma petite fille, la prunelle de mes yeux. Mon trésor, mon délice, ma chérie. L’enfant dont j’ai choisi le nom. " 

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